Graines de...



Voulez-vous savoir l'âge que j'avais en 1974 ? Je ne vous l'avouerais pas même en rêve, même pas après une fondue trop arrosée si l'idée vous venait de tendre une herse à ma pudeur. Tout ça pour vous parler d'un homme si passionné que les clôtures ne l'ont jamais arrêté depuis 1974, en presque quatre décennies de foi pas toujours récompensée. Vous savez bien sûr que je vous parle de Louis "Sid" Nicollin, plus qu'un patron de club, un père. Son club, ou plutôt devrais-je dire celui qu'il offre à la Paillade, à Montpellier et à l'Hérault, a su jouer des coudes avec fraîcheur et maints talents combinés pour se frayer un chemin jusqu'à la crête du mont Ligue 1 et y soulever... l'Hexagoal. Je serais d'accord avec vous si vous me disiez qu'il y a là un os mais achevons, le sujet n'étant pas le design du trophée décerné à ce qui se fait de mieux comme écurie dans le football français, mais bien que cet effroyable boulon soit, au moins pour une année, du côté de Grammont.
Grammont justement, domaine anciennement consacré à la production de grains à vin et désormais usine à LoloBlancs et autres Belhandas, qui fait la fierté affichée du club orangé-bleu à une époque où seul le chéquier semble faire pencher le coeur de l'autre côté de la passion. Et pourtant, on suppose facilement que la tentation put être forte pour notre entêté néo-punk d'ouvrir les vannes du pognon et de s'offrir les escouades qui l'auraient mené tout droit en tête des charts footballistiques, mais il n'en fut rien. Ou si peu, d'autant qu'il n'est pas si vieux le temps où l'on savait le MHSC avec un pied et trois orteils dans la tombe de la Ligue 2, plusieurs années à errer devant les portes du "National".
Puis, comme un super-héros, est arrivé l'ouragan Courbis. Semant la tourmente mais aussi et surtout le succès, il lui aura fallu trois ans à faire tourbillonner les vents et à programmer la grêle pour ramener le club pailladin dans le cercle de l'élite dont il était exclu depuis trop longtemps. Et puis Rolland est reparti, comme le modeste super-héros qu'il est, certainement à la recherche d'un nouveau club à préserver du naufrage et offrant les clés de la Ligue 1 à un autre sauveteur en mer, René Girard autrement appelé René Girard. En résumé, il faudra à René Girard (donc...) trois années et une pincée de Gambardellas pour permettre enfin à Loulou de s'offrir un relooking.
À l'heure des comptes, il ne reste que du bon et du bonheur à tirer de cette épopée montpelliéraine : le titre d'abord, l'accession directe en Champions League ensuite mais par dessus tout le reste la joie d'un public resté fidèle à une certaine idée du sport. Pour les paillettes, on parlera du titre de meilleur buteur pour le vertueux Olivier, titre qui lui ouvrira les portes de la sélection Blanc des bleus pour l'Euro mais surtout celles, à Londres, de la maison d'Arsène : l'Arsenal. La fierté est donc à l'ordre de l'été du côté de la Butte, d'autant que le remplaçant du désormais anglais Giroud laisse présager quelques montées de températures pour le championnat à venir et que les courtisans commencent à affluer avenue de Heidelberg.
Non, je ne vous dirai pas mon âge, par contre je vous ferai cet aveu : Ligue 1, Gambardella, Hexagoal étaient des notions inexistantes dans mon univers jusqu'à ce que Geoffrey et ses copains me contaminent de leur bonne humeur, leur jeunesse et leur envie de bien faire. C'était il y a quelques mois, à La Mosson.
Aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte et c'est de voir très vite approcher le 10 août et la reprise du Championnat  avec un match de mes chouchous pour en donner le départ.

1 commentaire:

  1. La crête à Loulou, la palme à Téhora!
    Merci pour ce voyage aux pays si lointains...
    Merci pour la justesse de tes affirmations...
    Merci pour la fraîcheur de tes textes poëtico-sportifs...
    Enfin une alternative à l'Equipe...
    De la grande Téhora!!
    Un admirateur qui en redemande

    RépondreSupprimer